Tome 1 : Les Incarnations

Les litanies de l unique tome 1

Auteur : Lancelot Sablon

 

Résumé:

« Dans une Contrée unifiée par la force et opprimée par l’Unique Dogme, l’isolement est gage de survie ».

C'est un des préceptes que leur a enseigné le doyen, celui-là même dont Ghaal a retrouvé la tête, empalée au milieu de son village en ruine. Depuis, son seul but a été de quitter la Contrée-Unie pour laisser son passé, son deuil et l’aiguillon de la vengeance derrière lui.

Mû par le désir de changer de vie, Ghaal s’approprie le nom d’une divinité dont parlent les mythes d’au-delà la Contrée : le Drakhal’in. Jamais il n’aurait pensé que le nom du dieu aux mille visages puisse bouleverser sa vie, éveillant ainsi l’intérêt des Hérétiques, un groupe de rebelles cherchant à renverser la suprématie de l’Incarnation de l’Unique.

Drakhal’in devra lutter pour ne perdre ni la raison ni son identité, son esprit malmené par un étrange pouvoir dont il ne maîtrise pas la portée.

 

Mon avis :

Attention, roman fantasy/dark-fantasy en bonne et due forme !

 

Accrochez-vous donc durant les premiers chapitres, qui dévoilent un univers et un personnage principal complexes. Les sauts d’un protagoniste à l’autre peuvent dérouter, mais si vous êtes assez assidus dans votre lecture, les pièces du puzzle s’assembleront vers le 3e/4e chapitre. À partir de là, la quête de Drakhal’in débute.

 

Lancelot Sablon réussit avec ce personnage un tour de force : Drakhal’in parait humain, mais… Il y a des choses, certaines facultés notamment, qui laissent planer le doute sur sa véritable identité. Et si l’incarnation divine existait ? Voici la lancinante interrogation soulevée, celle qui mène le lecteur de bout en bout, lui procurant la foi autant que le désespoir. À un certain moment, j’ai même pensé que l’auteur nous réservait une fin axée sur la schizophrénie… Je vous laisse le découvrir !

 

Drakhal’in est un être hors du commun (mais qui ne l’est pas, en réalité ?) qui reste néanmoins proche du lecteur. J’ai beaucoup aimé le fait qu’il devienne handicapé, par exemple. Cette originalité permet de briser un tabou encore présent dans la littérature ou même le cinéma. Dans ce roman, les protagonistes sont marqués par les épreuves de la vie (psychologiquement ET physiquement), ce qui leur offrent une psychologie particulièrement fine et développée. Vous savez à quel point j’adore ça…

Une question reste cependant en suspens : où est passé Nerveën ?!

 

La romance se développe lentement. Loin d’être à l’eau de rose, elle demeure un fil ténu auquel se raccroche Drakhal’in jusqu’à l’apothéose. La chute coule de source, mais reste saisissante.

 

L’univers en lui-même, construit de toute pièce par l’auteur, est sombre. Les deuils et le sang font partie intégrante de l’histoire, tout comme les combats, les instants de doute et les victoires arrachées dans les larmes. Il n’y a pas pour autant de lutte Bien/Mal, même si la civilisation de l’Unique se révèle friande de mises en scène macabres. Cela dit, est-ce réellement de Son fait ? Ou bien l’interprétation des Hommes et autres créatures magiques vient-elle jouer son rôle là-dedans ? Deux questions qui pourraient faire écho à nos propres sociétés (passées et présentes).

 

Le roman en lui-même est très bien écrit. Les quelques rares coquilles ne gênent pas la lecture, le vocabulaire est varié et permet des descriptions précises et subtiles.

 

Les litanies de l’Unique est une très belle découverte pour moi, nous nous retrouverons sûrement prochainement pour la suite de cette saga à l’intrigue principale travaillée !

 

*Iléana*

 

Je remercie Lancelot Sablon et SimPlement Pro pour ce service presse.

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Extrait :

« Le maître préférait les traques aux battues, aussi ne partait-il qu’avec un contremaître et un esclave pour le suivre dans les grandes étendues des landes et de la forêt de l’Éternel, sans même un chien pour l’aider à pister. Le temps d’un instant, le Manerot se demanda si ce choix était révélateur de l’arrogance du personnage qui s’enrichissait à mesure que ses larbins périssaient à la tâche.

Quelle que soit la réponse, elle n’influait en rien sur son quotidien, si bien qu’il préféra ne pas s’appesantir dessus.

Pour les aliénés, c’était quelques jours de relâche : on exigeait moins d’eux et, en conséquence, ils pouvaient davantage se reposer. Comme chacun d’eux, le Manerot attendait son départ avec impatience. Les journées hivernales rendaient son travail plus pénible, ses doigts douloureux et maladroits ; et les soirées passées à travailler à la lueur d’une lanterne ou deux à la luminosité faible fatiguaient ses yeux.

Quand la lumière se mit à décliner, l’esclave stoppa son ouvrage pour rallier la chapelle où se déroulait l’office quotidien. Le prêtre de l’Unique avait changé.

L’autre était mort, transcendé par la foi, laissant un corps rongé par la gangrène qui avait grignoté ses bras tailladés. »

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