Chère Ijeawele

Chere ijeawele

Auteure : Chimamanda Ngozi Adichie

 

Résumé :

À une amie qui lui demande quelques conseils pour élever selon les règles de l’art du féminisme la petite fille qu’elle vient de mettre au monde, Chimamanda Ngozi Adichie répond sous la forme d’une missive enjouée, non dénuée d’ironie, qui prend vite la tournure d’un manifeste.


L’écrivain nigériane examine les situations concrètes qui se présentent aux parents d’une petite fille et explique comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples tirés de sa propre expérience.


Cette lettre manifeste s’adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir, à l’enfant qui subsiste en nous et qui s’interroge sur l’éducation qu’il a reçue. Chacun y trouvera les clés d’une ligne de conduite féministe, qui consiste à croire en la pleine égalité des sexes et à l’encourager.

 

Mon avis :

Cette courte lettre (84 pages) se lit très facilement et rapidement. À mettre entre toutes les mains pour questionner sa propre éducation et celle que l’on donne à nos enfants.

 

Loin du féminisme sexiste qui prône un écrasement des hommes pour que les femmes prennent leur place, l’auteure nous propose un texte en faveur de l’égalité des sexes. Les hommes, les femmes (peu importe le sexe, en réalité), tout à chacun peut ainsi se retrouver dans ce livre et nourrir sa propre réflexion et ses propres idées.

 

Chimamanda Ngozi Adichie nous offre en effet de nombreuses pistes de réflexion concrètes concernant nos agissements et nos idéaux, le tout sans jugement moralisateur. Le respect dont elle fait preuve envers son amie, à qui elle a écrit cette missive, se transmet tout naturellement au lecteur. J’y ai été sensible.

 

La plume de l’écrivaine est fluide, son cheminement de pensée et ses exemples en deviennent captivants. Avec des mots simples, elle nous ouvre l’accès à cette amitié qui lui semble si chère…

 

À lire et à offrir !

 

*Iléana*

Extraits :

« Une autre connaissance, une Américaine qui vit dans le nord-ouest, sur la côte Pacifique, m’a dit un jour qu’en emmenant son fils d’un an dans une garderie où les mères venaient avec leurs bébés, elle avait remarqué que celles qui avaient des petites filles avaient tendance à beaucoup les retenir, leur disant tout le temps “ne touche pas” ou “sois gentille, arrête”. En revanche, elle constatait que les bébés garçons étaient davantage encouragés à explorer, qu’on les retenait moins, et qu’on ne leur disait presque jamais d’“être gentil”. Selon sa théorie, inconsciemment, les parents commencent très tôt à enseigner aux filles comment se tenir, on donne moins de latitude et plus de règles aux bébés filles, et plus de latitude et plus de règles aux bébés garçons. »

 

« Tu n’imagines même pas le nombre de fois où des personnes auxquelles je tiens (hommes comme femmes) m’ont demandé de faire la démonstration du sexisme, de “prouver” en quelque sorte son existence, alors qu’elles n’auraient jamais exigé la même chose s’agissant du racisme (bien évidemment, trop de gens à travers le monde doivent encore “prouver” l’existence du racisme, mais pas dans mon entourage immédiat). Tu n’imagines même pas le nombre de fois où des personnes auxquelles je tiens ont nié ou minimisé des exemples de situations sexistes.

Ainsi Ikenga, lui toujours si prompt à réfuter l’idée que quoi que ce soit puisse être misogyne, lui qui n’a jamais envie d’écouter ou de s’intéresser, lui qui est toujours si avide d’expliquer qu’en réalité ce sont les femmes qui sont des privilégiées. Il a dit un jour : “À la maison, même si en théorie c’est mon père le chef, en fait c’est ma mère qui commande en coulisse.” Il pensait ainsi démontrer que le sexisme n’existe pas, mais en réalité il abondait dans mon sens. Pourquoi “en coulisse” ? Quand une femme a du pouvoir, pourquoi avons-nous toujours besoin de déguiser le fait qu’elle ait du pouvoir ? »

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