La pomme

La pomme aaroon

Auteur : Aaroon

 

Résumé :

« Il aimait courir... Il courut, courut, prit de l’élan, nous surpassa. Dans son triomphe enivrant, il pensa pouvoir s’envoler, se détacher des dernières ficelles de la pesanteur. Il se projeta dans les airs, vécut pleinement son instant de gloire, une seconde de liberté, avant la chute, avant de s’abattre contre le sol, le nez en premier... Ce jour-là, dans sa chute, Naël se cassa le nez, brisa le nid de l’orgueil ; mais son orgueil, lui, s’en tira plus endurci, à jamais immunisé, et élut pour emblème un nez busqué. »

Naël est du genre à choisir la liberté, courir loin devant et ne jamais regarder en arrière ; mais depuis le Black-out, il est démoli. Le silence d’ADA a mis le sort du jeune homme et de l’Humanité toute entière en suspens. Naël se sent désarmé et décide d’aller chercher de l’aide auprès de son ami d’enfance, Ali, qu’il perdu de vue depuis des années.

La pomme est un roman d’anticipation éminemment actuel : tour à tour manifeste féministe, mise en garde contre les ravages des radicalismes, pamphlet anticapitaliste, ode à la jeunesse, à la famille et à l’amitié... Dans ce premier roman inventif et incisif, l’auteur nous livre à coups de hashtags et de poésie, une vision du monde sans concession, qui effraie autant qu’elle donne de l’espoir.

De Beyrouth à Paris, partez à la découverte d’ADA et de son monde aux côtés de Naël et Ali, héros aussi différents qu’attachants.

 

Mon avis :

Si l’histoire de La pomme s’ancre dans un futur proche, Aaroon n’en saisit pas moins l’occasion pour philosopher sur notre propre époque. Féminisme, religion, société libérale… Ali, le personnage principal, aborde tous ces sujets avec recul et aplomb.

 

La vie s’écoule et le lecteur reste spectateur des aléas et autres évènements de la vie de ce jeune libanais. Ce pourrait être un point négatif, mais à vrai dire, l’écriture donne le ton dès le départ : nous savons donc à quoi nous attendre ! Cette mise en extérieur permet une certaine réflexion quant aux argumentaires de l’auteur. Et si j’ai parfois eu du mal à saisir tous ses raisonnements, j’ai pris malgré tout plaisir à les suivre.

 

Le destin des personnages s’entrecroise pour mieux faire sens à la fin du récit. C’est un exercice bien mené par l’écrivain. L’amitié et ses déboires sont également mis à l’honneur. Le tout offre une œuvre humaine, qui touche par sa simplicité apparente, mais cache une complexité propre à notre nature.

 

Une mention spéciale pour la découverte de la vie au Liban, pays que je ne connaissais absolument pas. J’ai aimé découvrir sa culture et ses paysages ; les descriptions poétiques y sont pour beaucoup ! L’écriture d’Aaroon se révèle ainsi agréable, soignée et accessible.

 

Si vous avez envie d’un court roman d’anticipation philosophique, foncez !

 

*Iléana*

 

Je remercie NetGalley pour ce service-presse.

Extrait :

« D’une part, la population étouffe sous les exactions commises par les combattants palestiniens. D’autre part, les Israëliens envahissent le Sud-Liban et le territoire devient un champ de bataille entre forces étrangères.

Cette dernière anecdote engendre deux histoires. Les Libanais luttent pour libérer leurs propres terres. Mais la guerre est déjà engagée, ils choisissent alors un camp, mais ne choisissent pas tous le même, ils combattent l’envahisseur, mais ne combattent pas tous le même. Le peuple se fractionne. Certains rejoignent les milices palestiniennes ; d’autres, majoritairement des chrétiens, mais aussi des chiites et des Druzes, s’allient aux troupes israéliennes. Au nom d’un seul peuple, au nom d’un seul pays, au nom d’une seule liberté, l’on se met l’un en face de l’autre, l’un contre l’autre, et l’on écrit deux histoires différentes, où, en somme, tout compte fait, les Libanais sont tous héros, tous traîtres. »

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