Le premier chapitre de « Un voyage sans entraves » nous plonge directement dans un univers futuriste avec son propre vocabulaire. Un univers que l’on pressent très bien construit et qui, au fil des pages, révèle effectivement toute sa complexité. L’œuvre a en effet pour but de nous interroger sur les limites et la puissance de l’intelligence artificielle et de l’humanité. Les concepts mathématiques et philosophiques s’entrecroisent pour ne former plus qu’un et ainsi répondre aux questions : avons-nous un libre arbitre ? Est-il seulement possible ? Quid de l’existence des divinités ?
Dans un premier temps, ces concepts sont souvent exposés assez abruptement (du moins pour une novice comme moi !) Il m’a alors fallu m’accrocher lors de ces passages jusqu’à trouver plus loin dans le livre une scène qui fournit des explications à l’aide d’un vocabulaire un peu plus simple. Cela dit, je suis certaine que si j’avais connu l’existence du glossaire avant d’entamer ma lecture, elle en aurait été facilitée ! ^^’
D’une part, il y a donc cet univers bourré de technologies qui ont permis d’arrêter la pollution. La Terre reprend son souffle. Mais les Hommes, eux, n’ont hélas pas beaucoup changé… La quête d’argent, de pouvoir, en un mot : de puissance, se révèle toujours bien présente. Cet état de fait nous amène directement aux protagonistes que j’ai trouvés assez binaires. Comprenez : soit ils sont « gentils » soit ils sont « méchants » (et aisément identifiables comme tels). Ils n’en demeurent pas moins bien construits, avec des émotions, des blessures liées à leur passé et des préjugés issus de leur éducation… Mais les tensions qui naissent forcément dans la vie d’un couple ou dans un groupe ne sont pas du tout retranscrites. La romance est très mature, elle peut même se transformer en exemple, mais à mon sens, elle ne parait pas « réelle ». Quand les deux personnes (ici Joe et Evy) traversent autant d’épreuves qui leur demandent de découvrir et de puiser profondément dans leurs ressources internes, tout ne peut pas se dérouler aussi sereinement que dans ce roman. Cette bienveillance entre les protagonistes n’en demeure pas moins agréable à lire. D’autre part, j’ai apprécié voir les différents personnages que rencontre Joe trouver leur place dans le puzzle de l’intrigue.
L’intrigue, donc ! Le rythme d’ensemble est assez lent, mais les retournements de situation amènent leur lot de surprises. Le dénouement est intéressant, même si je regrette l’apparente facilité avec laquelle se résolvent certains problèmes. (Je pense notamment à Zable et sa place centrale dans l’histoire et qui se retrouve à un moment donné avec un objet dont, au vu de la situation, il devrait être privé.) Ce sont des détails ; dans l’ensemble le récit est bien mené !
Côté plume de l’auteur, Gary F. Bienger est une très belle découverte. J’ai beaucoup aimé les descriptions, qui dévoilent un style travaillé. Pas compliqué malgré les concepts profonds abordés, mais peaufiné et fluide. Le pompon revient bien sûr à ces beaux messages sous-jacents de bienveillance et de la force insoupçonnée de la volonté et de l’union combinées. Une mention pour la mise en page peu ordinaire : les pensées de Joe sont encadrées par des caractères spéciaux. Cette originalité m’a aidée à entrer dans le style de l’auteur.
En conclusion, « Un voyage sans entraves » s’adresse aux fans de dystopie et aux personnes désireuses de découvrir un roman distrayant tout en approfondissant certaines idées mathématico-philosophiques ! À lire !
*Iléana*
Je remercie Gary F. Bengier et Net Galley pour ce service presse.
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