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Livre un : La Momie de Pâques

Ceux d en haut livre un luisa gallerini

Auteure : Luisa Gallerini

 

Résumé :

Des bains turcs du Caire aux hypogées de la Vallée des Rois, des catacombes d’Alexandrie au désert du Sinaï, une jeune égyptologue mène au 19ème siècle une mystérieuse chasse aux momies morcelées. Le Nil, fleuve ancestral qui relie le monde des vivants à celui des morts, la mènera au cœur de l’Égypte occulte, celle des prêtres magiciens, des dieux d’Héliopolis, des premiers chrétiens et des évangiles, des prophéties millénaires, des stèles et des cérémonies funéraires, des monastères orthodoxes et des gemmes aux extraordinaires vertus.
Lorsque, déguisée en homme, elle rencontre Madame Gallerini sur une cange qui les conduit à Thèbes, elle ne sait pas encore que celle-ci lui sera d’une aide précieuse pour déchiffrer l’ultime héritage du Christ et comprendre pourquoi l’Église, depuis sa naissance, ne cesse de fabriquer de pieuses reliques de Saints. Elle ne sait pas non plus qu’en se liant d’amitié avec la belle vacancière, cette dernière prendra peu à peu dans son existence une place inattendue.
Un siècle et demi plus tard, c’est le hasard avancent certains, le Destin affirment d’autres, qui met entre les mains de Marie le carnet de voyage de l’exploratrice. Du jour au lendemain, sa vie bascule; entre Paris, Londres et Rome s’engage alors une périlleuse course poursuite pour la Vie Éternelle.

 

Mon avis :

Voilà un roman qui fait voyager… au fil des époques et des continents. De l’Europe à l’Afrique, l’Égypte des années 1860, plus précisément, j’ai été embarquée dans cet univers riche et lointain. Moi qui ne m’y connais absolument pas, ni en égyptologie ni en religion catholique, je dois dire que Jeanne et Luisa se sont transformées au fil des pages en merveilleuses préceptrices. Nos deux protagonistes révèlent une culture générale surprenante, qui permet à l’énigme de se tisser et de se résoudre tout à la fois ! Vous l’aurez compris, ce récit s’avère très bien construit.

Marie, le personnage contemporain, n’est pas en reste non plus niveau « méninges en action » ! Elle cherche les réponses, n’hésite pas à se déplacer et à commettre quelques sacrilèges pour trouver les solutions aux problèmes et autres énigmes qui surgissent au fur et à mesure de ses découvertes.

Ces trois jeunes femmes aux innombrables ressources sont attachantes et pleines de volonté. La Momie de Pâques devient alors un bel hymne à la vie dicté par le cœur.

 

Le rythme de cette fiction, plutôt tranquille (notamment lorsque Jeanne vogue sur le Nil aux côtés de Luisa ou qu’elles traversent le désert), réserve néanmoins quelques accélérations (stressantes !). On ne suit pas les aventures d’une égyptologue passionnée d’archéologie sans ressentir quelques frayeurs lors de visites d’anciennes tombes ! Et quelques frissons lors de la dissection d’une momie… Les explorations et les prises de décisions des personnages apportent des rebondissements bienvenus.

 

La plume de Luisa Gallerini est une très belle découverte pour moi. Le vocabulaire, riche et soigné, et les phrases parfaitement construites sont un régal à lire. Je regrette les notes, un peu trop nombreuses à mon goût et qui, du coup, entrecoupent un poil la lecture. Les illustrations de-ci de-là permettent une visualisation (des saints, entre autres) précise que j’ai beaucoup appréciée !

 

Le côté fantastique apparait vers le milieu du récit. En réalité, plutôt que « fantastique », j’emploierai plus volontiers le terme « miraculeux ». Ces miracles servent les intrigues et s’y mêlent parfaitement. Loin de vouloir à tout prix convertir le lecteur, La Momie de Pâques fait un parallèle osé entre le catholicisme et les dieux égyptiens tout bonnement bluffant !

La romance, douce et caressante, mais pudique, s’épanouit surtout lors du dernier tiers de l’histoire.

 

Je vous recommande chaudement cet ouvrage. Pour ma part, je lirai le second tome !

 

*Iléana*

 

Je remercie Luisa Gallerini et SimPlement Pro pour ce service-presse.

Pour acheter La Momie de Pâques, suivez le lien.

 

Extraits :

« Ce fut l’énorme bétonneuse, qui stationnait tous feux éteints à l’entrée de l’Opéra Bastille, la pelle enterrée dans l’épaisse brume, qui la tira de ses méditations.

La salle était presque vide et le poulailler, entièrement vacant. Quelques habitués avaient pris racine au parterre, d’autres amateurs garnissaient la corbeille et fleurissaient les balcons. Lorsque Marie s’assit, elle sentit le regard de son voisin glisser sur elle aussi sûrement que s’il l’eût caressée. Si elle était habituée à susciter ce genre de réaction, elle n’appréciait que moyennement qu’on la dévisageât d’aussi près, et que l’on s’appesantît sur une autre partie de son anatomie que son visage qu’illuminaient pourtant de grands yeux noirs d’un charme indéniable. Mais son corps, bien que gracieux, n’avait de remarquable que son opulente poitrine, et celle-ci lui attirait seulement des ennuis, qu’ils prissent la forme de vieux pervers régressifs, de nouveaux nés voraces, d’envieuses psychotiques ou de fétichistes monomaniaques. Par habitude plus que par colère, elle opta pour le coup du sac à main. Sous couvert de la plus parfaite innocence, elle imprima à celui-ci un mouvement giratoire qui l’envoya directement au visage du malotru. Cela suffisait, ordinairement, à calmer les ardeurs les plus vives. Quand son voisin jappa misérablement, elle s’excusa à peine tant le plaisir indicible que l’exécution de cet acte barbare lui avait procuré l’occupait toute entière. Si elle eut honte, ce ne fut que de ce ravissement illicite. Quant à l’acte lui-même, elle ne le regretta pas une seconde. La soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices. »

 

***

« Vendredi 6 mars 1863, 18h du soir

Jour après jour, j’apprends à apprécier ma nature d’homme. Cette liberté, que je ne faisais qu’entrevoir, m’enivre de la douce promesse des possibles. J’ai renoncé sans peine aux quelques avantages réservés aux femmes, comme le soin qu’on leur prodigue. Je me suis rapidement habituée aux vêtements larges et commodes, ainsi qu’aux chaussures plates et confortables. Je n’ai jamais, jusqu’à présent, regretté mes robes ou mes escarpins, si peu adaptés au relief et à la végétation du pays. Je n’inspire aux membres de l’équipage que respect, je ne crains aucun d’entre eux, et je jouis d’un sentiment de sécurité qui m’était inconnu en ces terres sauvages. Tout paraît si simple ! Ce qui m’était auparavant impossible, par souci des convenances, est à présent anodin. Lorsque je déjeune seule, avec un livre ou un journal, personne ne m’épie d’un air désobligeant ou inquisiteur. Je ne suis pas obligée de prendre sans arrêt garde à ma démarche ou à ma tenue, je peux fumer et boire comme bon me semble, le fait que je voyage seule ne soulève aucune interrogation ni aucun reproche et on ne me parle ni de mariage ni de famille. Je peux converser avec les cuisiniers et les matelots sans que ma réputation ne soit mise en danger. Je parle librement aux autres passagers, même si je ne ressens que peu d’affinité avec eux, en dehors bien entendu, de Madame Gallerini. Mais je dois reconnaître que malheureusement, si mon apparence me sert en toute occasion, elle représente un écueil de taille dans ce cas précis. Il me serait tellement plus aisé de nouer des liens avec elle en tant que femme ! »

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