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Journal d'un marchand de rêves

Journal d un marchand de reves anthelme hauchecorne

Auteur : Anthelme Hauchecorne

 

Résumé :

J’ai séjourné en hôpital psychiatrique. Pas de quoi fouetter un chat sauf lorsque, comme moi, vous êtes fils de stars. Par crainte du scandale, mes parents m’ont expédié loin d’Hollywood, dans la vieille Europe. Les meilleurs spécialistes m’ont déclaré guéri. En vérité, la thérapie a échoué. Les songes ont repris, plus dangereux que jamais. Malgré moi, je me trouve mêlé aux intrigues de puissants Rêveurs. Des gens charmants et bien décidés à m’éliminer, mais avec élégance. M’entêter serait totalement déraisonnable. Pourtant, deux plaies à vif m’empêchent de tourner la page… La première est une fille. La seconde, une soif de vengeance. Je m’appelle Walter Krowley. Vous tenez mon journal intime. Prenez-en soin. Ce livre pourrait devenir mon testament…

 

Mon avis :

Ce roman fantastique, lauréat du prix Imaginale 2017, est mon dernier coup de cœur 2019. Si vous me suivez régulièrement, vous savez que ces derniers sont rares ; pour autant, 2019 a été une superbe année de découvertes livresques. En avant pour cette toute première chronique de 2020…

 

L’imagination et la plume d’Anthelme Hauchecorne m’ont scotchée dès les premières pages. Le prologue (une succulente mise en bouche) donne le ton de Walter Krowley, jeune américain désabusé à l’humour bien acide comme je l’aime ! Ses réparties cinglantes offrent des dialogues hilarants à la profondeur pourtant bien présente. Ajoutez ici et là quelques touches d’autodérision et vous aurez une idée de l’ambiance générale. Bien que celle-ci soit pourtant assez sombre (Walt se traîne tout de même un paquet d’embrouilles), ce jeune Rêveur à l’humeur parfois changeante narre ses aventures avec un recul tout à son honneur. Égal à lui-même, les retournements de situation sont tout simplement surprenants et pas toujours là où je les attendais. Bref, vous l’aurez sans doute compris, je me suis laissé embarquer aux côtés de Walt avec plaisir et je n’ai pas été déçue du voyage à Doowylloh.

 

Les personnages secondaires, tout aussi bien construits et « croustillants » que notre cher Walter, servent superbement l’histoire. Chaque détail, chaque parole ou acte, dévoile ses conséquences au fil des pages. L’histoire, au début, m’a donné la sensation d’un gros paquet de nœuds qui se dénoue petit à petit grâce aux protagonistes. L’auteur maîtrise son monde et son récit sur le bout des doigts.

 

Et pour ne rien gâcher, la romance, fil conducteur toujours présent, mais pas envahissant, est belle et passionnée.

 

Évidemment, tout cela ne serait rien sans le style d’Anthelme Hauchecorne. Richesse du vocabulaire, tournures de phrases travaillées, décors extrêmement bien plantés, émotions très bien retranscrites… Tout y est !

 

La fin ouverte laisse présager d’un second tome. Je l’espère de tout cœur !

 

*Iléana*

 

Je remercie French Pulp Editions et NetGalley pour ce service-presse.

Extrait :

« — Va-t’en ! m’a-t-elle crié. Retourne à Doowylloh ! Comme si j’avais besoin de toi !

J’ai failli la prendre au mot. Nous, les garçons, sommes mal lotis en matière d’antennes : nous captons difficilement les sous-entendus. Pourtant, un curieux appareil, logé dans ma poitrine, a reçu cinq sur cinq sa détresse. Au lieu de fuir, un art dans lequel j’excellais, j’ai couru dans le recoin crasseux que Banshee appelait sa “cuisine”.

Près de la pâte à cookies, confectionnée à partir d’ingrédients que je préférais ignorer, j’ai repéré une bourse pleine de sable.

— Walt ! Que mijotes-tu ? a-t-elle aboyé.

Avant qu’elle ne me rejoigne, j’avais avalé le sable jusqu’au dernier grain.

— Tu es fou ! s’est-elle écriée.

— Venant de toi…

Voulait-elle me prendre dans ses bras ? Comptait-elle me faire recracher ce poison ? Peu importe, je l’ai repoussée et me suis réfugié dans cette partie de l’atelier où j’avais relégué mon peu d’affaires. J’avais besoin de rester seul. J’avais besoin de silence. Un autre défaut typiquement masculin.

Surtout, je n’avais aucune envie que Banshee assiste à la suite, aussi dégradante soit-elle. Quand les crampes intestinales ont commencé, cette fois, je me suis retenu.

Tout bon artiste vous le dira. Il arrive un stade où, pour progresser, il faut savoir digérer ses influences… »

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