Vandi'a : l'Origine

Vandi a markus charret

Auteur : Markus Charret

 

Résumé :

Ao créa les dieux, et les dieux créèrent Vandi’a, la terre des Pensants.

Septième ère du monde neuf, une nuit calme sur les berges d’un marais séculaire. Garman assiste à l’illumination d’Évéal, son maître. Les dieux véritables, jusque-là inconnus des mortels, ont appelé leur élu : ils le veulent trouver le Savoir d’Ao afin de le transmettre à tous les Pensants.

Démarre alors un tumultueux voyage jusqu’aux confins du Connu, durant lequel l’élu et son disciple devront se contenter des bien maigres indices laissés par les divinités. De rencontres insolites en périls imprévus, ils vont ainsi arpenter nombre de terres mystérieuses et atteindre le cœur du Créé, où les secrets du Grand Tout les attendent dans l’obscurité.

Vous découvrirez ces derniers, tels que finalement reportés par l’élu, en première partie de cet ouvrage. Quant aux multiples pérégrinations qui ont mené à leur découverte et évoquées ci-dessus, elles vous attendent dans le journal de voyage de son disciple, romancé et transcrit par ses soins en seconde partie.

 

Mon avis :

Après un mois de silence pour cause de lecture d’un beau pavé de sept cents pages, me voici de retour pour vous partager ma chronique. Vandi’a : l’Origine séduira les adeptes de fantasy et de cosmogénèse. Si, comme moi, vous ne connaissiez pas cette dernière catégorie littéraire, laissez-moi vous l’expliquer brièvement.

 

 

La première partie de Vandi’a : l’Origine narre la création du monde Vandi’a. Et quand je vous parle de « création », attendez-vous à voir éclore ce monde, et bien, bien avant lui, les entités primitives du cosmos. Vous l’aurez compris, c’est la genèse même de son monde que Markus Charret rapporte dans cette partie.

 

Ces quelques centaines de pages sont ainsi racontées comme une sorte de conte avec beaucoup de descriptions (imagées ou nébuleuses, en fonction du moment). Intéressant, parfois avec quelques longueurs, cette cosmogénèse peut se lire indépendamment du récit purement fantasy. Elle sert notamment à comprendre la quête des personnages principaux, ou plutôt, son but ultime : révéler au monde ce que le lecteur ou la lectrice découvre en premier lieu. Fait original pour moi qui lit pas mal de fantasy : j’ai apprécié connaître l’entièreté de cette quête, la raison qui pousse Garman et Evéal a enduré toutes ces épreuves.

 

Cette cosmogénèse n’est ainsi pas obligatoire à lire (si vous n’accrochez pas, vous pourrez sans problème la sauter pour lire la deuxième partie qui elle, est un récit de fantasy), mais elle offre sans conteste un bonus pour comprendre les « dessous » de la quête des héros.

 

 

Cette fameuse quête, donc, quelle est-elle ? Vandi’a : l’Origine, nous parle ni plus ni moins que de la naissance d’une foi. Evéal, le maître spirituel de Garman, reçoit l’Illumination de la part des Dieux et est désigné pour découvrir la Vérité (celle sur les origines de son monde et de ses peuplades.) Garman, qui raconte l’histoire, est lui aussi un élu, mais avec une autre mission (que je vous laisse découvrir.) Ces deux compagnons entament ainsi leur quête spirituelle en suivant une unique direction et… advienne que pourra !

 

C’est ainsi que les péripéties font leur entrée. Elles apparaissent plus comme appartenant à leur chemin de vie que comme de réels retournements de situation, ce qui m’a beaucoup plu ! Garman et Évéal en bavent, ils vivent des évènements très difficiles, parfois plus doux, mais toujours, leur foi en Ao reste intacte (quoique plus ou moins oubliée pour Garman à certains instants, ce qui offre au récit une dimension « réelle » appréciable.) C’est ainsi que leur voyage se déroule, le destin les guidant et les surprenant tout autant que le lecteur !

 

 

Les descriptions, une fois de plus, sont remarquables quoique parfois un peu longues pour moi. Les décors sont dressés dans leurs fidèles détails, sans pour autant devenir soporifiques, rassurez-vous !

 

La plume de Markus Charret est très, très riche. Les tournures de phrases, le vocabulaire font appartenir Vandi’a : l’Origine au langage soutenu. L’ensemble est agréable à lire, malgré quelques fautes ici où là qui ne gêne pas la lecture. Le message écologique se révèle puissant (un point que j’aime particulièrement quel que soit le récit) et le côté spirituel, avec lequel nous pouvons parfois faire le parallèle avec la religion, reste axé sur le respect de la Vie. Il est d’ailleurs intéressant de noter l’évolution de la foi d’Ao sur l’ensemble de la population. (Je n’en dis pas plus, mais, une fois de plus, j’ai trouvé les derniers chapitres assez réalistes.)

 

 

L’univers entièrement construit, avec son propre vocabulaire, s’adresse aux fans de fantasy qui ont l’habitude de lire ce type d’histoire. C’est un avis très personnel, évidemment, mais l’univers pourra paraître (trop) complexe aux novices et ainsi les décourager. Ce qui serait bien dommage, car Vandi’a : l’Origine est un excellent bouquin !

 

 

*Iléana*

 

 

Je remercie Markus Charret et SimPlement Pro pour ce service presse.

Pour acheter Vandi’a : L’Origine, suivez le lien.

 

Extrait de la première partie (cosmogénèse) :

« Aussi, si les falaises blanches du sanctuaire de Raïelle leur avaient semblé un mur, celui se dressant maintenant devant eux reléguait le premier au rang de vulgaire parapet.

Et plus ils s’en approchaient, plus ils se sentaient écrasés par leurs silhouettes. Elles formaient en effet un entassement qui relevait plus de l’armée au garde-à-vous que d’une simple formation géologique. Une impression accrue par l’astre mourant, caché désormais sur la face opposée du massif, qui s’en était fait tailleur, ceignant la nuque de chacun de ses colosses d’une imposante cape d’obscurité auréolée des rares rayons parvenant à traverser les rangs guerriers. En contrebas, leurs immenses ombres recouvraient l’océan et en obscurcissaient les évias. Celles-ci semblaient vouloir défier les immortels bataillons mais devaient d’abord, avant de les atteindre, affronter des brisants meurtriers de plusieurs mètres de haut, fantassins aux baïonnettes acérées envoyés en avant-garde et embusqués dans leurs propres flots. »

 

Extrait de la seconde partie (fantasy) :

« Vous vous interrogez peut-être sur la distinction que je fais entre un bois, même large, et une forêt ? Laissez-moi vous répondre : sa voix. Celle d’un bois est sèche, rude, elle vous incite à l’effort tel que lui-même en use pour ne pas se laisser envahir par les autres types de terrains qui l’enserrent. La forêt, elle, ne connaît pas ce souci. Elle ne vous parle que de la vie telle qu’elle l’a vu naître en son sein. Elle vous parle de la douceur des saisons qui partagent sa lente mais constante évolution. Elle vous parle de son corps dans lequel vous vous perdriez à en chercher les limites.

Le bois vous appelle à la vie, la forêt vous y invite. »

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