Le château sous la lune

Le chateau sous la lune de constance heaven

Auteure : Constance Heaven

 

Résumé :

En ce mois d'août 1847, c'est le cœur battant d'espoir que la gracieuse Lisa quitte Londres pour Vienne, à l'invite de sa grand-mère, la baronne von Holstein. Vienne ou la fête perpétuelle ! Tout semble s'offrir à la timide orpheline : le palais des Holstein, le luxe des parures qui exaltent sa beauté et, un soir de bal, l'amour peut-être.

Peut-être... Qui pourrait lire dans le cœur de Julian von Falkenburg, grand seigneur raffiné, séducteur impénitent ?

Quand grondent soudain les premiers troubles révolutionnaires, Lisa croit trouver un havre dans la propriété des Falkenburg, en Carinthie.

Or c'est là, dans le huis-clos du "château sous la lune" ; qu'elle va découvrir l'envers de ce monde brillant: lourds secrets de famille, rivalités cupides et sauvages. Julian même l'effraye…

 

Mon avis :

Ce livre, découvert dans la boîte à livre de mon quartier, ne m’a pas attirée ni par son titre ni par sa couverture. Quand j’ai lu résumé, par contre, je me suis dit que c’était tout à fait le type d’histoire dont j’avais envie en ce moment : légère et facile à lire. (C’est qu’un long roman de fantasy me donne un peu de fil à retordre…) Quoi de mieux qu’une romance bien guimauve pour faire un break ?! Si la facilité de lecture a été au rendez-vous grâce à la plume exquise de Constance Heaven, le récit en lui-même n’a rien à voir avec l’une de ces romances légères et prévisibles.

 

Lisa, personnage principal, apparait tout de suite comme une jeune femme volontaire. Bien qu’elle soit élevée avec des principes de son époque (la bienséance supervise ses faits et gestes), elle parvient à s’affirmer avec subtilité, mais fermeté. Elle m’a fait penser à Jane Eyre, de Charlotte Brontë. La vie ne l’épargne pas, elle s’accommode des codes sociétaux, mais aspire à plus d’indépendance. À la différence que Lisa n’étouffe pas sous ces codes, elle n’hésite néanmoins pas à les bousculer pour vivre sa vie pleinement. Elle est attachante à sa manière.

 

D’une façon générale, tous les protagonistes sont vraiment bien construits. Les liens de parenté nous apparaissent au fur et à mesure, jusqu’à transformer ce bouquin présenté comme une romance en une saga familiale où secrets et rancœurs servent l’intrigue avec brio. L’histoire d’amour n’est, finalement, qu’au second plan ! Et l’on comprend rapidement que le triangle amoureux qui se dessine n’en est pas un.

 

La petite touche historique à propos de la révolte de Vienne arrive à la fin et permet au dénouement de garder une pointe de suspens appréciable. Le rythme assez soutenu tout au long du récit, protège le lecteur de l’ennui !

 

Le plume de Constance Heaven est une très belle découverte pour moi. Les descriptions permettent aux paysages et aux émotions de Lisa de prendre vie. Le style est riche, mais pas lourd, et offre une lecture aisée et rapide de cette fiction où s’entremêlent épreuves, musique, amour et secrets.

 

À lire !

 

*Iléana*

 

Extrait :

« À moi aussi, Vienne m’était apparue comme une cité merveilleuse, dont les habitants aimaient la gaité, la musique. J’avais été éblouie par l’éclat de cette société. Pas de mendiants dans les rues, pas de pauvreté visible. Partout où j’allais, des fleurs s’épanouissaient aux fenêtres, des oiseaux chantaient dans des cages dorées, les boutiques débordaient d’articles luxueux, de produits alimentaires appétissants. Le Prater, les grands parcs, les jardins étaient ouverts à tous, du prince au plus humble travailleur. Je ne connaissais pas encore cette autre Vienne des gens misérables, vivant et mourant entassés dans des impasses étroites et sombres, dormant à quatre, parfois à six dans une seule pièce, travaillant de 6 heures du matin à 9 heures du soir pour gagner leur pain. Hommes, femmes et même enfants, peinant pour créer des petits riens, des broderies exquises, des gants de cuir fin comme soie, des bijoux, des porcelaines peintes à la main, aussi fragiles que des coquilles, tous ces objets ravissants et coûteux qui me fascinaient quand nous allions faire des courses au Graben.

Et voilà que je marchais avec Anna dans des venelles sordides. »

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